25 avril 2009

Insertion : les travailleurs sociaux alertent

Source : article d’Agnès Gosa, Grenews.com, le 23 avril 2009 | lien vers l'article

La baisse était annoncée à 3,32 % pour l'année 2009. Elle sera de 1,33 %... "Le plan de relance a apporté cette respiration", indique joliment la Ddass (Direction départementale de l'Action sanitaire et sociale). "Les CHRS (centre d'hébergement et de réinsertion sociale) ont connu des périodes compliquées mais c'est la première année que l'Etat programme une baisse", déplore Francis Silvante, directeur du Relais Ozanam, association oeuvrant dans ce secteur.
"On ne peut jouer l'effet d'annonce, assurer que l'on se préoccupe d'insertion sociale et organiser la baisse des moyens", lance Nicolas Gaillard (CGT), l'un de ceux qui participaient, jeudi matin devant la préfecture, à un petit rassemblement destiné à "essayer de rendre visible le secteur".

"Des attaques régulières"

Il enchaîne : "Les attaques sont régulières contre ce travail social qui est peu visible, difficile à quantifier. Francis Silvante renchérit : "Le sentiment que l'Etat ne croit plus ou moins à l'intérêt du travail d'insertion. Nous irions vers une situation où les plus proches de l'employabilité seraient pris en charge par les conseils généraux et les plus exclus seraient contenus, mis à l'abri, devenant moins visibles".
A moins 3,32 %, le nombre d'équivalents temps plein promis à disparition aurait été d'une quinzaine, "environ 10 % de l'effectif départemental", chiffraient les syndicalistes. "Dans notre secteur, la masse salariale représente 75 % à 80 % du budget", est-il précisé.
La Ddass livre d'autres chiffres : "Le coût moyen isérois d'une place en CHRS est de 11 500 €, avec une variation de 3 500 € à 18 000 €".
"L'hébergement est facile à quantifier ; l'accompagnement, le travail éducatif beaucoup moins", rappelle un travailleur social. "Nous allons essayer d'optimiser, de rationaliser", dit la Ddass. "Faire un p'tit déj', ce n'est pas compliqué. Il faut réveiller les gens, faire chauffer le lait... Et si quelqu'un soulève la table et la fiche en l'air, c'est combien de temps pour le calmer, rétablir le contact ?", interroge un autre travailleur social qui accuse : "La Dass ne travaille pas en fonction de la réalité du terrain".

Question de moyenne

Cette dernière, administration mettant en oeuvre les consignes du ministère, souligne que sont prises en compte les "organisations de chaque structure" dans l'élaboration de ces contrats d'objectifs pluriannuels qui devraient sécuriser, sur plusieurs années, les budgets des CHRS. "La contrainte budgétaire dope leur élaboration", commente la Ddass.
Les salariés, eux, commencent à s'organiser ; des directeurs d'établissement ont fait publiquement connaître leur soutien ; et les associations qui gèrent (notamment) les CHRS, rassemblées dans un Collectif des structures d'accueil et d'hébergement en Isère, ont écrit au préfet pour lui dire leurs inquiétudes "quant à la possibilité de poursuivre leurs actions dans une période où les besoins ne cessent d'augmenter dramatiquement".
Des rendez-vous sont pris avec les élus et "Notre fédération a souligné, lors de son dernier congrès, qu'il est nécessaire plus visibles notre action ; de nous ouvrir sur la cité et de mieux investir les réseaux", récapitule Francis Silvante.

0 commentaires: