26 mars 2007
Petit zapping télé autour de l'arrestation de Cesare Battisti au Brésil.
Le cas Battisti
Vidéo envoyée par lemondefr
Battisti : lever la chaPe des «années de plomb»Qu'est-ce que les «années de plomb» ?
Stricto sensu, les années de plomb correspondent à la moitié des années 70 et qualifient le développement des groupes clandestins armés. Ces groupes violents plongent leurs racines dans 1968. Comme en France, il y a en Italie la conjonction d'une révolte étudiante qui commence en 1967, et d'une révolte ouvrière très radicale qui débute en 1969, et qui se développe avec des grèves considérables dans tout le triangle industriel que constituent Milan, Gênes et Turin, et notamment à la Fiat. Ces grèves sauvages expriment une très grande méfiance à l'égard des appareils syndicaux traditionnels. Elles sont souvent accompagnées d'actes illégaux voire violents comme par exemple des séquestrations de patrons. Ces populations venaient principalement de la campagne, du sud de l'Italie. Leurs conditions de vie et de travail étaient très dures et ils étaient victimes de racisme : les italiens du Nord les appelait «les terreux».
Comment passe-t-on de grèves à un mouvement insurrectionnel ?
A partir de 1969, naissent des groupes d'extrême gauche issus d'une alliance entre les révoltes étudiantes et ouvrières. Parmi eux, Lotta Continua, Potere Operaio, et le CPM (Collettivo Politico Metropolitano), ancêtre des Brigades Rouges. Entre 1970 et 1973, certains groupes vont renoncer, comme en France, à la lutte armée. Ils vont s'auto-dissoudre ou s'orienter vers une formule plus électorale. D'autres vont se radicaliser, comme les Brigades Rouges. Le maintien d'une conflictualité sociale pendant dix ans favorise cette élévation des niveaux de violence. La question du passage à la violence s'est d'abord posée d'une façon défensive. Il s'agit de résister à la perspective d'un coup d'Etat, qui revient périodiquement à cette époque. Et plus encore, après l'attentat à la bombe du 12 décembre 1969 commis à Milan par l'extrême droite et qui a fait seize morts. La gauche avait considéré à raison que ces attentats avaient été rendus possible grâce à la complicité d'une partie de l'appareil d'Etat, à savoir les Démocrates Chrétiens au pouvoir depuis 1947. Ce n'est pas le gouvernement en tant que tel qui a commis ces attentats, bien sûr, mais une partie des services secrets policiers et surtout militaires, dans le cadre du plan Gladio ("glaive" en italien, Ndlr).
Le plan Gladio ?
C'est un plan de vaste ampleur mis en place dans les années 50 par la CIA, avec la complicité de l'OTAN. Ce plan prévoyait de tout faire pour éviter une prise de pouvoir par les communistes qui étaient très puissants en Italie. Certains militaires l'ont entendu comme la possibilité de fomenter et faciliter des attentats de l'extrême droite de façon à augmenter l'inquiétude dans le pays, et ce afin d'acclimater l'opinion au bien-fondé d'un coup d'Etat. C'est la stratégie de la tension. A partir de 1969, la question de la violence se pose, mais sur un mode défensif. Cette rhétorique de légitimation de la violence va évoluer sur un plan offensif, et donc insurrectionnel.
A quel moment passe-t-on d'une attitude défensive à une attitude insurrectionnelle ?
A partir de 1973, le PC s'oriente vers la stratégie du compromis historique : le parti considère qu'il ne peut gouverner le pays seul, même s'il remportait les élections, et qu'il doit faire alliance avec la Démocratie Chrétienne. Pour l'extrême gauche, c'est la preuve de son abdication de toute volonté de changement total de la société. C'est une fermeture totale de débouchés sur les plans politique et pacifique.
La France n'a pas connu une telle situation. Pourquoi ?
En France, la gestion, souple, évite les morts, les condamnations très lourdes, etc. La politique italienne de maintien de l'ordre, extrêmement sévère et répressive, a favorisé la transformation de l'adversaire en ennemi à abattre. La différence du niveau de mortalité lors des répressions des mouvements sociaux entre la France et l'Italie est révélatrice. En France, entre 1947 et 1969, si l'on exclut la question algérienne (les ratonnades, qui ne relèvent pas du maintien de l'ordre dans les conflits du travail), on dénombre 12 manifestants grévistes tués. En Italie, on en compte au bas mot 90, et certains multiplient ce chiffre par deux. Jusqu'en 1977, la police italienne tire quelque fois à balles réelles sur les manifestants ou les charge en camion, et en écrase certains. Il faut remettre tout cela dans un certain contexte : le caractère récent de l'unité italienne, l'expérience du fascisme avec, sans doute aussi, une épuration incomplète dans les rangs des préfets, de la police et de la défense.
Les actions provenant de l'extrême gauche se différenciaient-elles de celles commises par l'extrême droite ?
Oui. Dans cette stratégie de la violence, l'extrême droite commettait des attentats à la bombe non-ciblés, à l'aveugle dans des lieux publics faisant beaucoup plus de victimes. On lui impute aujourd'hui 83% des victimes de l'époque. A l'inverse, la stratégie de l'extrême gauche est ciblée : assassinats de responsables politiques, de juges, de policiers et même de journalistes.
A-t-on maquillé des attentats d'extrême droite en attentats d'extrême gauche ?
Le premier, oui. Dans le premier attentat d'extrême droite, en 1969, la police va arrêter immédiatement un anarchiste. Lequel va curieusement mourir au cours de ses interrogatoires : il tombera d'une fenêtre. La gauche considère alors qu'il a été défenestré par le commissaire Luigi Calabresi. La police arrête ensuite un autre anarchiste qui sera, des années après, lavé de tout soupçon. Sur le plan historique, il est maintenant établi que ce premier attentat ainsi que les autres ont été commis par l'extrême droite et ont impliqué une partie des services secrets.
En 1972, l'assassinat de Calabresi est-il une réponse aux violences policières ?
Cette affaire reste obscure. L'assassinat de Calabresi n'a jamais été revendiqué. Aujourd'hui, Sofri, un des leaders de Lotta Continua, est en prison sur le témoignage de repentis. C'était un assassinat très médiatisé car le commissaire Calabresi avait été accusé par toute la gauche d'avoir défenestré le jeune anarchiste. Dans toutes les manifestations d'extrême gauche, on en appelait à son lynchage.
Quelles ont été les réactions du pouvoir en place ?
A partir de 1975, et plus encore après l'assassinat du leader de la Démocratie Chrétienne, Aldo Moro, l'Italie a adopté une législation d'exception qui n'est pas totalement abolie aujourd'hui. Elle s'est traduite à la fois par une restriction des libertés publiques, comme toute législation d'urgence, et par l'invention de nouvelles incriminations du type «concours moral à l'assassinat». Il y a également la mise en place du système des repentis. C'est l'une des raisons de la mobilisation en cours pour Cesare Battisti. L'argument est qu'il n'a pas eu de procès équitables, puisqu'il a été condamné sur les témoignages de repentis non recoupés par les faits. Il est ainsi accusé de deux meurtres, commis le même jour et à la même heure, à Venise et à Milan…
Est-ce au nom de cette législation d'exception qu'est née la doctrine Mitterrand en 1985 ?
Mitterrand fait dire aux militants italiens exilés qu'ils peuvent trouver refuge en France à condition qu'ils aient rompu avec le mouvement. L'une des raisons invoquées par le président français était les manquements graves de l'Italie aux droits de l'Homme que constituent cette législation d'exception et les traitements inhumains de prisonniers. Il y a deux autres raisons : un pari stratégique qui est de considérer qu'il vaut mieux offrir à ces personnes la possibilité de se construire une nouvelle vie. De ce point de vue là, c'est plutôt réussi puisque aucun n'a alimenté la gazette : ils travaillent, ont des vies de famille et des enfants français. La dernière raison, celle qui pose le plus de problème aux autorités italiennes, est qu'à travers cette décision, Mitterrand offrait en quelque sorte une lecture politique de ces années. En refusant l'extradition, il considérait implicitement qu'il s'agissait d'infraction politique et non pas terroriste.
Est-il pertinent de parler des «années de plomb» comme d'un mouvement terroriste comme on l'entend depuis le 11 septembre ?
Il y a tout un débat sur la catégorie "terrorisme". En sciences sociales, on compte entre 100 et 200 définitions du terme. Ce terme est stigmatisant et a été forgé pour déqualifier des violences politiques. Je considère, comme la majorité des «experts», que c'est une catégorie qu'il faut réserver aux violences indiscriminées, aux stratégies d'attentats aveugles frappant la population civile. C'est la «nouveauté» du registre de la violence au XXème siècle : la violence de masse contre des innocents. De ce point de vue, je réserverai le terme de terrorisme aux attentats d'extrême droite, et non d'extrême gauche, qui sont des attentats ciblés. Ce qui n'induit pas du tout un jugement moral sur l'assassinat politique.
Comment se fait-il que le gouvernement italien persiste à considérer l'extrême gauche comme principal responsable de ces «années de plomb» ?
Il y a en Italie, autour de cette période, un véritable tabou, une volonté de ne pas se pencher sur ces années. La lecture faite majoritairement est que toute la responsabilité incombe à quelques individus d'extrême gauche. Tout juste reconnaît-on quelques attentats d'extrême droite… Ce serait aussi, pour certains, reconnaître le caractère politique du conflit, ce dont il n'est pas question. Pour qu'il y ait amnistie, il faudrait qu'il y ait une réflexion, voire un débat, qui reviendrait sur ces années, ce que le gouvernement ne veut pas. L'amnistie serait le symbole que cette période est révolue. Un avis que ne partage pas une grande partie de la classe politique italienne, y compris au sein du gouvernement. Rappelons quand même que certains d'entre eux viennent de l'extrême droite, de la Ligue du Nord ou de la loge P2 (sous Berlusconi, Ndlr). Cette dernière est une loge maçonnique qui a trempé dans ces dérives des «années de plomb», avec des liens avec la Mafia et l'extrême droite.
Pour en savoir plus : L'attentat de la gare de Bologne.
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23 mars 2007
BATTISTI : Le Canard enchaîné pense comme moi, ou l'inverse ?...
1 commentaires Publié par Le Goudron à 15:03Pour accéder à l'article, cliquez sur l'image.
POLEMIQUE AUTOUR DE LA PETITION DE SOUTIEN A CESARE BATTISTI
2 commentaires Publié par Le Goudron à 10:26
BOULETTE. Des infos circulent indiquant qu'il serait souhaitable de ne pas agir hâtivement et d'attendre que la situation se décante un peu au Brésil. J'ai, personnellement, signé cette pétition. Je le regrette maintenant. Les consignes émanant de Cesare Battisti lui-même sont de se tenir à cette position d'attente. Respectons cela... pour l'instant.
Le message ci-dessous est donc caduque... Je le laisse en attendant
Est disponible depuis peu, sur le site Bellaciao.org.org, une pétition de soutien à Cesare Battisti. Vous trouverez ci-dessous le contenu de la proposition. Bien que je ne sois pas un grand fan des pétitions, d'autant plus lorsque les revendications sont aussi peu précises qu'ici (demande de libération ou de non extradition ? Un nouveau procès ou le respect de la parole donnée par la France ?...), je ne peux que m'associer à cet acte de mobilisation en faveur de Cesare Battisti. Non pas que je crois à la puissance salvatrice des pétitions en ligne, mais il me semble tout de même important de se mobiliser massivement afin de montrer à l'Etat français que le sort de Cesare Battisti n'est pas sans intéreret pour ses concitoyens et que cette affaire e sera pas enterrée en quelques pirouettes et autres petites phrases dont notre très cher ministre de l'intérieur a le secret.
L'écrivain Cesare Battisti vient d'être arrêté au Brésil. Il est sous la menace d'une extradition enItalie.
On se rappelle que Battisti avait trouvé asile en France, bénéficiant d'une règle non écrite qui accorde auxanciens activistes italiens la protection de l'Etat français à condition qu'il renoncent à la lutte armé.
Mais l'actuel gouvernement français à remis en cause cet engagement pris pourtant au plus haut niveau de l'Etat en prétendant livrer Battisti à l'Italie il y a trois ans.
D'autre part la loi italienne n'ouvre à ce dernier aucun droit à un nouveau procès contradictoire en sa présence. Il serait donc d'office condamné à perpétuité.
L'écrivain ne doit pas être extradé.
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22 mars 2007
L'article publié par Maxime Vivas propose de revenir de manière claire et concise sur quelques erreurs persistantes dans les différents discours tenus sur l'affaire Battisti. Voici donc un document utile aussi bien pour prendre un peu de recul sur certains discours médiatiques, mais également pour apporter un peu de justesse et de rigueur dans les discussions de comptoir.
Cesare Battisti broyé par les mensonges, par Maxime Vivas.
Lundi 19 mars 2007. Disponible sur http://www.vialibre5.com
Arrêté ce dimanche au Brésil, mon ami l'écrivain Cesare Battisti est devenu, à son corps défendant, un élément de la campagne électorale de Sarkozy.
Cesare Battisti, militant en1977 d'un éphémère mouvement Prolétaires Armés pour le Communisme » (PAC) a d'abord été arrêté en Italie en 1979. Il s'est évadé en 1981, a vécu pacifiquement au Mexique, est venu en France en 1991, attiré par la « Doctrine Mitterrand » confirmée par un jugement à son arrivée sur notre sol, puis par un autre jugement et encore par le Premier ministre Lionel Jospin. Notre loi et la parole de la France l'avaient dit : il ne serait pas extradé.
La presse menteuse (et/ou paresseuse) affirme que François Mitterrand accorda l'asile aux seuls exilés « qui n'ont pas commis de crimes de sang ».
C'est faux. Sa déclaration solennelle devant le 65eme congrès de la Ligue des Droits de l'Homme, le 20 avril 1985 ne reprend cette nuance initiale qui figurait dans une première déclaration (22 février 1985). Pourquoi ? Parce que le pouvoir de Berlusconi qualifiait d'assassins tous les militants de gauche qui avaient appartenu à un mouvement armé pendant les années de plomb, ces années où les factieux, dont aucun n'est en prison, même pas ceux qui ont avoué, faisaient sauter la gare de Bologne avec ses voyageurs dedans. La « Doctrine Mitterrand » posait l'unique condition de renoncement à toute violence.
Puis, en février 2004, la France emprisonne Battisti alors même que la décision de sa naturalisation est sur le point d'être signée. Le combat des amis de l'écrivain pour s'opposer à la menace d'extradition a été soutenu très rapidement par 20 000 signatures, par une partie de la presse française, par des élus et par Attac qui a publié un communiqué.
Un revirement s'est manifesté ensuite, l'opinion étant troublée par une avalanche d'informations fausses, tronquées, à sens unique. Ainsi, Le Monde qui soutint Battisti s'est mis (avec Le Figaro, Marianne, etc.) à ouvrir généreusement ses colonnes à ceux qui le traitaient d'impitoyable assassin. Le quotidien vespéral s'est même excusé d'avoir subi « l'influence des intellectuels parisiens. » Au plus haut niveau de l'Etat, on faisait savoir la volonté d'extrader.
La formidable campagne d'intox puisait dans les informations de politiciens italiens soucieux de se refaire une virginité légaliste (à « droiche et à gaute »), des mouvements fascistes, des juges investis dans la répression (et cléments envers les factieux qui se livrèrent à de sanglants attentats).
Un des partisans de l'extradition le plus médiatisé en Italie, celui qui clame le plus fort qu'elle est justifiée, celui dont nos journaux reprennent les informations, se nomme Armando Spataro. On oublia de nous dire qu'il était le substitut du procureur représentant l'accusation contre Battisti.
C'est dans ce contexte d'hallali que, profitant d'une libération provisoire, Battisti a choisi la clandestinité et un nouvel exil.
Quelques exemples de désinformations :
Battisti est l'ex-dirigeant du mouvement des « Prolétaires Armés pour le Communisme » (PAC).
Faux ! Il fut un de ses plus jeunes militants de base, avant de le quitter pour désaccord sur les méthodes violentes, ce qui l'opposa à un des dirigeants qui fut ensuite le principal témoin à charge contre lui.
Lors d'une action armée, Battisti a tiré sur un enfant de 13 ans, depuis paraplégique (les télés italiennes et françaises l'exhibent, les journaux le disent « tétraplégique »).
Faux ! Le jour du drame, il est prouvé que Battisti n'était pas là. Il est également prouvé que la balle a été accidentellement tirée par le père de la victime. La justice italienne ne le conteste pas.
Les témoins oculaires abondent contre Battisti ?
Faux. Pas un seul n'a pu être produit parmi les dizaines qui ont assisté à des actes de violence impliquant le PAC. Battisti présente pourtant une particularité physique qui aurait dû le faire immanquablement remarquer : sa très petite taille.
Il a eu droit à un procès équitable dans le respect de la Constitution et des droits de la défense.
Faux. Il a été condamné à la prison à vie en son absence et à son insu, sans possibilité d'être rejugé (ce qu'il réclame), non pas sur preuves, ni sur témoignages directs, mais sur les dires d'un « repenti » (quiconque dénonce quelqu'un bénéficie de clémence). La Justice Italienne, dénoncée en cela par la Cour Européenne de Justice, ne prévoit pas de second procès après un jugement par contumace.
Il est prouvé qu'il a tué ?
Faux ! Il a toujours nié. Les seules charges sont les aveux d'un repenti (libre aujourd'hui) qui a chargé un ex-camarade dont il pensait qu'il ne risquait rien du fait de son exil au Mexique.
La parole des repentis est fiable.
Faux ! Et pas seulement pour les raisons déjà évoquées. Dans un livre publié chez Viviane Hamy (La vérité sur Cesare Battisti), Fred Vargas qui anime son Comité de Soutien national raconte sur des pages entières les tortures dont furent victimes les « repentis » pour les aider à charger leurs camarades. Amnesty International s'est exprimé maintes fois contre la violation des droits humains dans ces circonstances.
Battisti a fuit la Justice.
Faux. C'est la Justice versatile qui le fuit.
La Justice condamne tous les actes de violence.
Faux ! Les activistes de droite, et notamment ceux qui ont déposé une bombe dans la gare de Bologne (80 morts), sont libres en Italie alors qu'ils ont avoué leur crime. Notons qu'il en est de même en France pour les activistes de l'OAS, en vertu du principe selon lequel, un tiers de siècle après des périodes de "guerre civile larvée", il ne faut pas rouvrir les plaies.
Battisti, est un terroriste.
Faux ! Attiré en France par la promesse de ne pas être livré à l'Italie ("Doctrine Mitterrand") il a abandonné toute action politique, fondé une famille, s'est reconverti dans l'écriture de romans. Dans ses débats et conférences, dans ses rencontres avec les jeunes, il prônait la non violence ; il exhortait son auditoire à choisir d'autres voies d'action politique que celle qui s'était imposée à des milliers de jeunes italiens généreux devant un fascisme ambiant qui gangrenait leur pays.
Cesare Battisti faisait plus pour la paix civile en France que le boutefeu au Karcher qui se sert aujourd'hui de lui pour se faire élire.
Maxime Vivas
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Lorsque Sarko fait étalage de ses tics et autres mimiques qui donnent franchement envie de lui foutre un bon coup de buche en travers de la tronche, difficile de le distinguer de sa marionnette des guignols. Ce cours passage sur le cas Battisti lors de la visite du ministre-candidat au 20h de France 2 me semble caractéristique de cette tonalité que prend Sarko lorsqu'il s'exprime. Si c'est lui qui est élu, je vous le dis, on va péter un cable à chacune de ses interventions officielles... En même temps, est-il possible qu'il ait une une plus large tribune médiatique que celle dont il dispose d'ores et déjà ?
Vidéo envoyée par LeGoudron
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Hollande_Battisti
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EXTRAITS DES DISCOURS FONDATEURS DE LA DOCTRINE MITTERRAND
Discours au Palais des sports de Rennes, 1er février 1985
« Oui, j’ai décidé l’extradition, sans le moindre remords, d’un certain nombre d’hommes accusés d’avoir commis des crimes. Je n’en fais pas une politique. Le droit d’asile, dès lors qu’il est un contrat entre celui qui en bénéficie et la France qui l’accueille, sera toujours et a toujours été respecté ; il n’était d’ailleurs pas demandé, dans la circonstance, en temps utile. Je refuse de considérer a priori comme terroristes actifs et dangereux des hommes qui sont venus, particulièrement d’Italie, longtemps avant que j’exerce les responsabilités qui sont miennes, et qui venaient de s’agréger ici et là, dans la banlieue parisienne, repentis... à moitié, tout à fait,... je n’en sais rien, mais hors du jeu. Parmi eux, sans doute une trentaine de terroristes actifs et implacables. Ce sont justement ceux qu’on ne contrôle pas, c’est à dire qu’on ne sait pas où ils sont ! On dit qu’ils sont en France ? La France est quand même un pays - sans que je puisse préjuger en quoi que ce soit de ce qui se passera demain - dans lequel on a connu une trace moins sanglante qu’ailleurs, même si elle est encore trop sanglante. Mais je dis hautement : la France est et sera solidaire de ses partenaires européens, dans le respect de ses principes, de son droit : elle sera solidaire, elle refusera toute protection directe ou indirecte pour le terrorisme actif, réel, sanglant. »
Compte rendu de déjeuner de travail avec Bettni Craxi, Président du Conseil des ministres d'Italie, 22 février 1985
« Nous avons environ 300 Italiens réfugiés en France depuis 1976 et qui depuis qu’ils sont chez nous, se sont “repentis” et auxquels notre police n’a rien à reprocher. Il y a aussi une trentaine d’Italiens qui sont dangereux mais ce sont des clandestins. Il faut donc d’abord les retrouver. Ensuite ils ne seront extradés que s’il est démontré qu’ils ont commis des crimes de sang. Si les juges italiens nous envoient des dossiers sérieux prouvant qu’il y a eu crime de sang, et si la justice française donne un avis positif, alors nous accepterons l’extradition.
Pour les nouveaux arrivants, nous sommes prêts à être très sévères et à avoir avec vous le même accord qu’avec l’Espagne. Nous sommes prêts à extrader ou à expulser à l’avenir les vrais criminels sur la base des dossiers sérieux. Il y en a deux actuellement qui pourraient être extradés sous réserve de la justice française. »Conférence de presse conjointe avec Bettino Graxi, 22 février 1985
« Les principes d’actions sont simples à définir. Ils sont souvent moins simples à mettre en oeuvre. Il s’agit du terrorisme qui est par définition clandestin ; c’est une véritable guerre. Nos principes sont simples.
Tout crime de sang sur lequel on nous demande justice - de quelque pays que ce soit et particulièrement l’Italie - justifie l’extradition dès lors que la justice française en décide.
Tout crime de complicité évidente dans les affaires de sang doit aboutir aux mêmes conclusions.La France, autant que d’autres pays, encore plus que d’autres pays mène une lutte sans compromis avec le terrorisme. Depuis que j’ai la charge des affaires publiques, il n’y a jamais eu de compromis et il n’y en aura pas.
Le cas particulier qui nous est posé et qui alimente les conversations, est celui d’un certain nombre d’Italiens venus, pour la plupart, depuis longtemps en France. Ils sont de l’ordre de 300 environ - plus d’une centaine était déjà là avant 1981 - qui ont d’une façon évidente rompu avec le terrorisme. Même s’ils se sont rendus coupables auparavant, ce qui dans de nombreux cas est probable, ils ont été reçus en France, ils n’ont pas été extradés, ils se sont imbriqués dans la société française, ils y vivent et se sont très souvent mariés. Ils vivent en tous cas avec la famille qu’ils ont choisie, ils exercent des métiers, la plupart ont demandé la naturalisation.
Ils posent un problème particulier sur lequel j’ai déjà dit qu’en dehors de l’évidence - qui n’a pas été apportée - d’une participation directe à des crimes de sang, ils ne seront pas extradés. Cela je l’ai répété à M. le Président du Conseil tout à l’heure, non pas en réponse à ce qu’il me demandait mais en réponse à un certain nombre de démarches judiciaires qui ont été faites à l’égard de la France.
Bien entendu, pour tout dossier sérieusement étayé qui démontrerait que des crimes de sang ont été commis ou qu’échappant à la surveillance, certains d’entre eux continueraient d’exercer des activités terroristes, ceux-là seront extradés ou selon l’ampleur du crime, expulsés. »
21 mars 2007
PARENTHESE VIDEO : Quand Guillaume Perrault se fait plaisir
1 commentaires Publié par Le Goudron à 11:47Petite parenthèse vidéo que je commenterai plus amplement par la suite. Deux jours seulement que Cesare Battisti a été arrêté au Brésil, et ses détracteurs se bousculent depuis pour faire part de leur satisfaction dans les médias. Au premier rang de ceux-ci, Guillaume Perrault, journaliste au Figaro et auteur d'un pamphlet à l'encontre de Battisti qui ne restera pas dans les annales, Génération Battisti-Ils ne voulaient pas savoir. Dans cette interview accordée à Plusnews.fr et disponible sur dailymotion.com. Je ne commenterai pas cette vidéo pour l'instant. Je vous laisse le soin d'exprimer vos commentaires. Un billet reviendra bientôt sur cette vidéo et l'ensemble de la campagne médiatique autour de cette « affaire ».
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20 mars 2007
[1] Il s'agit de tirs dans les jambes, nom inventé au cours des années de plombs. Ces tirs servaient à punir certains « ennemis » désignés et à les mettre en garde.
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A peine créé, le goudron avait séché et nul ne pensait le revoir coller aux semelles de qui que soit. Mais voila, le goudron est fourbe. Un simple coup de chaleur et c'est reparti, quand on s'y attend le moins. D'abord, il transpire, laissant sortir du sol ses effluves malodorantes, saturant l'air ambiant. Ensuite, il fond véritablement pour reprendre sa forme visqueuse, celle qui colle à tout ce qui tente de lui passer dessus, celle qui se glisse lentement dans chaque recoin, celle qui pue encore plus et qui n'est pas prête de sécher. Donc voilà, le goudron nouveau est arrivé, et bien que cela soit pour l'instant une bonne nouvelle pour moi seul, j'espère bien que d'autres en profiteront très bientôt.